eIDAS v2 et EUDI Wallet : enjeux et opportunités pour le secteur de l’assurance

eIDAS V2 : un tournant majeur pour la confiance numérique

Le règlement eIDAS v2 corrige les limites de la version initiale, notamment la faible adoption et l’interopérabilité limitée. Il marque ainsi une nouvelle étape dans la confiance numérique.

La grande nouveauté : chaque État devra proposer un portefeuille européen d’identité numérique (EUDI Wallet) dès 2026. Véritable couteau suisse de la confiance numérique, ce wallet permettra de regrouper l’identité vérifiée, les attributs certifiés et la signature électronique qualifiée.

Pour les acteurs de l’assurance, cela ouvre la voie à des parcours numériques plus simples, sécurisés et conformes au RGPD.

Le partage d’attributs certifiés : transformer les parcours client

Le wallet permettra de partager uniquement l’information utile, vérifiée à la source (par exemple : « Je gagne plus de 3 000 € », « Je suis majeur », « Je suis le dirigeant de telle société »…).

Les bénéfices pour les assureurs sont multiples :

• Souscription accélérée : KYC prérempli jusqu’à 50 % ou plus
• Gestion simplifiée des sinistres : moins de documents papier et moins de fraude
• Lutte renforcée contre la fraude documentaire grâce à la vérification automatique des justificatifs

Un déploiement progressif, hybride et inclusif

Le déploiement d’eIDAS v2 et de l’EUDI Wallet sera progressif. Pendant une période transitoire, coexisteront eIDAS v1 et eIDAS v2, les identités numériques nationales et les nouveaux portefeuilles européens. Pour éviter toute exclusion, des parcours alternatifs (physiques ou non numériques) devront être proposés. La conception accessible by design, imposée par eIDAS v2, sera également essentielle.

Dans ce contexte hybride, les assureurs devront s’appuyer sur des solutions capables de gérer l’ensemble des dispositifs d’identification, comme celles proposées par Docaposte, pour garantir une intégration simple et cohérente dans leurs parcours clients.

En conclusion, ces évolutions représentent une opportunité majeure pour les assureurs : réduire les coûts liés à la fraude, fluidifier les parcours et renforcer la conformité tout en améliorant l’expérience client.

Les questions des participants et les réponses de nos experts

Q : L’EUDI Wallet pourra-t-il accueillir d’autres services (ex : consentements FIDA) ?

R : Le Wallet pourra probablement intégrer des services additionnels. eIDAS v2 repose sur une logique de “liste ouverte”, permettant d’étendre ses fonctionnalités au-delà du socle initial. Le wallet pourrait intégrer, par exemple, la gestion de consentements comme FIDA ou d’autres services à valeur ajoutée, ouvrant de nouvelles perspectives pour les modèles économiques des éditeurs.

Q : L’Identité Numérique La Poste est-elle déjà un EUDI Wallet ?

R : Aucun portefeuille européen officiel n’existe encore, car les exigences fonctionnelles et sécuritaires ne sont pas encore totalement stabilisées au niveau européen et national. Les développements sont en cours chez tous les acteurs concernés avec une échéance à décembre 2026. L’Identité Numérique de La Poste, certifiée par l’ANSSI et comptant plus de 8 millions d’utilisateurs, a tous les atouts pour devenir le socle d’un futur wallet, avec élévation de son niveau de sécurité et support des protocoles et attributs définis pour le futur portefeuille. Nous étudions les différents scénarios pour répondre au mieux aux besoins.

Q : Quels sont les impacts concrets sur la fraude ?

R : Des preuves de l’efficacité directe des solutions d’identité numérique contre la fraude existent. Le cas le plus marquant est celui du Compte Personnel de Formation (CPF) : la fraude a été divisée par 10 et quasiment éliminée grâce à L’Identité Numérique La Poste. D’autres déploiements, comme celui du GIP Union Retraite, ont permis de stopper des fraudes massives liées à l’usurpation d’identité via l’authentification forte. Ces résultats démontrent l’efficacité directe des solutions d’identité numérique pour sécuriser les parcours sensibles.